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    Dernier jour à Venise
    Ninon Jacquet

     

    Quelques pigeons figés au sommet des palines
    Et la gondole allait dans la bise, penchée,
    Que le gondoliere, vivement déhanché,
    Redressait promptement. Ses lèvres corallines

    Entrouvertes un peu tremblaient - de froid ? Câline,
    Elle avait pris sa main morte à demi. Couchés,
    Ils virent ébauchée, au loin, la Fenice
    Dont les plafonds avaient de ses yeux l'azurine.

    Nul ne renaît jamais de ses cendres. Là-bas,
    Il avait deviné au terme du combat,
    Dans le soir incertain, l'arbre de l'autre rive.

    Leurs mots étaient sans bruit, déjà sans avenir,
    Que le vent emportait dans sa course plaintive.
    Ils apprenaient le goût du silence à venir..

     

    Ninon Rolland-Jacquet
    ( Extrait du Recueil Le Calame )

     

     

     

     

     
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